Projet international « Malraux, Senghor – A la recherche des seuils culturels »

Le projet  » Malraux, Senghor – A la recherche des seuils culturels » est la poursuite du programme de recherche sur les seuils initié par Erasmus Expertise en 2013. Il rassemble quatre organisations signataires d’une convention de partenariat : l’UCAD (Sénégal); l’Université de Ziguinchor (Sénégal) ; l’Université Senghor d’Alexandrie (Égypte) et Erasmus Expertise.

Il se compose de deux étapes :

  • Un colloque international qui se tiendra en Casamance à l’Université de Ziguinchor les 14 et 15 juin 2023. Ce colloque se veut une réflexion permettant d’explorer la notion de seuils culturels. Les sujets de mise en relation et de déclosion du monde sont au cœur de la pensée de nombreux intellectuels contemporains sur différents continents. La rencontre de Malraux et de Senghor sur le terrain de la différence essentielle permet au premier de s’ouvrir à l’altérité africaine, au second de renverser le négatif en positif. Pour Malraux et Senghor ce qui définit l’homme en propre n’a de sens que dans la mesure où cela est destiné à être mis en commun : civilisation du métissage, musée imaginaire…. Prenant appui sur la rencontre entre les deux hommes, la réflexion ouvrira de nouvelles perspectives pour l’exploration des seuils culturels. Les archives littéraires et artistiques auront une place de choix dans ce travail tout comme les réflexions contemporaines.

Télécharger l’appel à communication ici

  • La création d’une Chaire UNESCO.

Pourquoi un projet de Chaire UNESCO « Malraux, Senghor et les seuils culturels » ?

Dans la lutte pour la réhabilitation et la valorisation de la culture africaine, la contribution d’André Malraux, invité du premier festival mondial des arts nègres à Dakar en 1966, fut un apport majeur : « L’Afrique est assez forte pour faire son propre musée imaginaire toute seule à la seule condition qu’elle ose le faire »[1]. Cet homme politique français et son intérêt pour l’Afrique noire semble naitre de sa passion pour l’aventure, l’art, l’imaginaire de la légende et la politique[2].

Au discours d’André Malraux, Léopold Sédar Senghor réplique « Avant notre indépendance nationale depuis quelques vingt ans, nous n’avons jamais cessé de bâtir notre politique sur le dialogue dans tous les domaines mais fondamentalement dans le domaine de la culture car la culture est le fondement et le but du développement…. Pour dialoguer avec les autres…. Il nous faut nous nègres être enfin nous-mêmes dans notre dignité dans notre identité retrouvée…. en cultivant nos valeurs propres telles que nous les avons retrouvé aux sources de l’art nègre »[3].

Léopold Sédar Senghor a toujours cherché à exprimer quelle philosophie se lit dans les arts plastiques, les danses et les chants africains. Cette attitude de déchiffrage serait la vérité de sa philosophie. Avec beaucoup de bonheur, il a mis à jour une ontologie dont les arts africains constituent le langage privilégié.

La rencontre des deux hommes lors du festival de 1966 fut déterminante et marqua l’interrogation de la dimension africaine de l’œuvre à travers l’engagement politico-culturel de Malraux et la posture philosophique de Senghor.  Des seuils culturels ont été franchis, nous proposons de revenir sur cette notion au cours de deux journées d’étude afin de mieux les explorer et identifier les points d’ancrage sur lesquels appuyer le projet d’une Chaire Unesco. Nous envisagerons comment l’alliance des arts, des sciences, de la culture et de la littérature constitue un levier contribuant à une forme d’universalisme multilatéral

Par la création d’un Master Erasmus Mundus (dans le cadre de la chaire Unesco), nous souhaitons associer au projet les départements facultaires les plus éloignés sur différents continents et assurer la relève académique par la formation de jeunes chercheuses et chercheurs.

La Casamance, terre fétiche d’André Malraux , un film documentaire qui nous immerge au coeur des seuils culturels…. Réalisé par Christelle Leroux (pour la chaire Arte) avec la contribution de notre collègue Raphaël Lambal.


[1] Extrait du discours d’André Malraux lors de l’ouverture du festival en 1966

[2] Actes du colloque international – Ziguinchor, Sénégal – 15, 16, 17 décembre 2011
réunis par Raphaël Lambal

[3] Opus cite

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