Écriture et exil

Le silence comme opacité. Du non-dit et de l’indicible dans la « littérature des réfugiés »

La contribution d’Álvaro Alcázar (doctorant Lettres Sorbonne Université – linguistique et traductologie hispaniques et romanes) est une invitation à explorer le domaine riche et diversifié, qui émerge des expériences de déracinement, de migration forcée, et souvent d’exil politique ou culturel. Cette littérature témoigne des défis, des douleurs et des espoirs liés à la condition de réfugié, elle offre une perspective sur des enjeux globaux tels que la guerre, la persécution, la survie et la quête d’identité.        

Dans son texte il s’intéresse plus particulièrement à la place, au silence en lien avec la littérature des personnes en exil                                                                              

Les récits qui composent la littérature dite « des réfugiés » sont nés de la plume d’auteurs qui tentent de raconter des expériences qui tombent souvent dans le silence, mais certaines d’entre elles, lors de la chute, peuvent faire vibrer la réalité des lecteurs. Ces auteurs écrivent souvent dans une langue d’écriture « inconfortable », dont le silence lié au traumatisme de l’exil et à la dissolution de soi constitue un élément essentiel. Nous soutenons qu’il arrive que le silence se transforme en traces lisibles pour le lecteur. Pour autant, le dire de ces auteurs ne reste-t-il pas quelque part pris dans les méandres du non-dit et de l’indicible du traumatisme, au point que le lecteur peine à décrypter les innombrables opacités de leur écriture ? Le silence de l’auteur, du personnage refugié, donne un sens et une forme à l’expérience du déplacement forcé ; il serpente parmi les échos des « séismes » que les auteurs ont vécus, des secousses sur lesquelles ils peuvent attirer l’attention des lecteurs. Mais, en quoi consiste ce silence né de l’exil ? Est-ce le bruit des pas qui vibrent dans une obscurité silencieuse ? Est-ce une couleur, une parole, un héritage volatile qui résonne encore dans notre présent ? Entre blancs et tracés d’écriture, entre allusions et fragments, le silence se fraye un passage au travers de l’écriture qui dit alors la violence de ces « séismes » ; la violence du traumatisme. Qu’en est-il exactement ? Nous l’analyserons à travers l’étude de quelques extraits de l’œuvre d’Omar Youssef Souleimane, auteur réfugié.

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